Il était une fois une auteure qui avait beaucoup de chance.
Pour sensibiliser les ados à la maltraitance animale et parler aussi de leur mal être, elle avait écrit un long roman, Caballero. Et grâce à la baguette magique de la fée des lévriers, ce roman reçut un excellent accueil des lecteurs, des bibliothécaires et des professeurs de français.
Le voilà donc sélectionné pour plein de prix, dont le prix Paul Langevin de Nice.
Notre fée aurait pu s'arrêter là. Que nenni, c'était une fée tenace. Elle décida qu'elle glisserait Caballero entre les mains de Sylvie Santerne, professeur documentaliste du lycée Lyautey de Casablanca.
Et qui prit l'avion pour Casablanca ? Qui brava la grève des trains et des contrôleurs aériens pour voler dans le soleil couchant en direction du Maroc ?
C'EST BIBI !
Aussitôt atterrie, aussitôt chouchoutée ! Je crois qu'on commence à connaître mon goût pour tout ce qui se mange (et qui n'était pas vivant avant)...
Hébergée directement dans le lycée, réveillée par des coqs têtus (où est le poulailler en plein centre de Casa, allez savoir...) et quelques mouettes qui tentaient de rivaliser, je profite du soleil dans cette belle cour que décorent cactus, fleurs et palmiers.
Quel cadre de rêve pour les récrés...
Ne croyez pas que j'étais venue seulement pour prendre le soleil et l'air marin.
C'aurait été dommage de passer à côté de l'énorme travail produit par les classes de 2nde (ici la 2nde 12), dirigé par les professeurs d'anglais, François Santerne, et d'Espagnol, Marie-Alexandrine (qu'elle me pardonne, j'ai oublié son nom de famille).
Ils ont mérité des applaudissements, ces courageux, talentueux et super motivés 2nde que Caballero a fait bosser et qui ne m'en tiennent pas rigueur ! Des heures à traduire le texte, à en extraire l'essentiel, à réfléchir autour des thèmes abordés et de la culture espagnole.
BRAVO les jeunes et leurs profs !
Quelques heures de liberté pour aller visiter Casablanca, en commençant par son incroyable mosquée Hassan II, au bord de l'Atlantique. Blanc, vert, bleu, ocre, on en prend plein les yeux !
Et hop, direction les ruelles entortillées de l'ancienne Medina où l'on vend de tout, partout.
Ah, les chleuhs. Ils sont partout...
Imaginez des tonnes de dattes, de figues, d'olives, de crêpes à mille trous, de pains...
DES CHARRETTES DE FRAISES ÉNORMES ET PARFUMÉES !
Oui, monsieur, je vous suis. C'est pas ma faute, c'est mon nez qui me guide !
J'ai failli demander s'il y avait un poste pour moi à la pharmacie de Bab Marrakech.
Autre quartier, autre décor. La célèbre fontaine lumineuse, où des centaines de pigeons viennent manger les grains donnés par les badauds.
22 km à pieds plus tard... A TABLE !
Un restaurant typique où Marie-Alexandrine et son mari ont eu la gentillesse de me conduire le soir, pour partager un couscous (sans viande mais beaucoup trop copieux !).
Après une bonne nuit de sommeil, qui se met à brailler à 5h00 du mat ?
Les coqs d'à côté, vous avez gagné une corne de gazelle. NON, pas deux, pas touche, le reste est à moooaaaaaaaa !
Pas besoin de réveil pour aller rencontrer deux autres classes et leurs professeurs de français. Les élèves ont des questions pertinentes à poser, beaucoup sont passionnés de lecture.
Certains, qui n'aimaient pas du tout lire, ont dévoré Caballero et décidé qu'il leur avait donné envie de lire d'autres romans.
Quel plus beau compliment pouvais-je espérer ???
Mention spéciale à Virgile qui, du haut de ses 9 ans, a si bien analysé Caballero !
Sylvie, François et leur géniale fille Sarani ont eu la gentille de me consacrer leur après-midi pour découvrir notamment le quartier des Habous, après une nouvelle visite à la mosquée, toujours sous un soleil radieux.
Oui, monsieur, je veux bien les goûter, les olives ! Et en ramener aussi ! Hum, c'est bon...
Pâtisserie, vous avez dit "pâtisserie" ? Admirez la tête de l'auteure réjouie, à 3 minutes de l'ouverture de la plus célèbre pâtisserie de Casablanca, Bennis.
Un local de vente minuscule, 10m2 environ, mais où on fait la queue dans la rue pour repartir avec des délices à se damner.
Des chats, il y en a partout à Casablanca. Dont cette panthère noire qui nous suivait dans les ruelles.
A peine achetées, on file déguster les pâtisseries... avec un thé.
J'ai frotté la théière, aucun génie n'en est sorti (surtout pas le mien).
Oui, je sais, il paraît que ça ne marche qu'avec les lampes. Et alors, on n'a pas le droit d'essayer ?
Il s'est malgré tout produit un phénomène étrange...
Je me suis transformée en licornière, c'est à dire une licorne dont la corne est une théière.
Sarani a eu raison de se méfier. Une licornière est capable de voler les tartelettes au citron de sa voisine !
Il y a juste un truc que je n'ai pas voulu tester, la coupe au hasard.
Dimanche matin, vous l'aurez compris, les coqs patin couffin...
L'occasion d'aller voir le lever de soleil sur le port de Casablanca.
Pour le retour, pas de grève mais un problème technique de l'avion. Sans doute l'essuie-glace arrière ou le klaxon.
Bon, je l'avoue, j'ai essayé de soudoyer le pilote pour qu'il annule le vol et que je reste un peu plus longtemps dans la chaleur et la vie Marocaine.
Pfff, rien à faire, il m'a dit "Va t'asseoir, pas bouger, on décolle, retourne sous la neige, l'Alsacienne ! Regarde, je vais te montrer les Alpes ! "
Evidemment, je suis la seule passagère qui fait rire le douanier à Strasbourg.
- Vous avez des cigarettes dans la valise ? Vous avez le droit à une cartouche.
- OH NON, MAIS J'AI DES GÂTEAUX !
Un immense merci au lycée Lyautey et à ses professeurs, principal et principale adjointe de m'avoir invitée pour ces deux jours inoubliables.
Et un gigantesque merci à Sylvie Santerne (et sa famille) d'avoir si bien organisé mon séjour, d'avoir convaincu ses collègues de proposer Caballero à leurs élèves, d'avoir dépensé son temps et son énergie pour faire de ces échanges une réussite.
Merci à tous pour votre générosité, j'espère que ce n'est qu'un au revoir !