Du mois de mars à fin avril, j'ai animé un atelier d'écriture avec une super classe de 3ème PPRO du Lycée Stanislas de Wissembourg, en compagnie de la professeur de français Magali Boulesteix et de la professeur documentaliste Marie-Hélène Taillé.
C'est toujours un bonheur de rencontrer des profs impliqué(e)s, dynamiques, bienveillant(e)s, imaginatives dans leur manière de faire travailler les élèves.
L'article décrit bien l'ambiance à la fois studieuse et joyeuse de nos séances de 3 heures chaque mardi, coupées de pauses dégustation de gâteaux !
La nouvelle est écrite, il reste maintenant à l'illustrer et à la présenter aux autres élèves du lycée.
Ils peuvent être fiers les 3ème, ils ont bien bossé, laissé parler leur imagination et produit un chouette texte ! Je les ai vu progresser vitesse V dans leur capacité à construite un texte, utiliser le vocabulaire qu'ils connaissent mais n'utilisent pas spontanément, raisonner pour construire l'intrigue, rebondir sur les idées des autres, affiner leur style... et OSER S'EXPRIMER DEVANT LES COPAINS SANS AVOIR PEUR DE PARAÎTRE RIDICULE !
J'ai adoré ces séances, j'espère qu'eux aussi !
Je laisse la journaliste vous raconter....
Ateliers
d'écriture Au lycée Stanislas de Wissembourg, les élèves prennent la
plume
Depuis plusieurs mois, 24 élèves de 3e prépa-professionnelle du lycée
Stanislas de Wissembourg s’attellent à l’écriture d’une nouvelle, guidés par
l’auteure de livres jeunesse Lenia Major.
Le
travail, encadré par Lenia Major, a été collaboratif : chacun a pu
apporter ses idées. PHOTO DNA - Guillemette JOLAIN
À l’étage du CDI du lycée Stanislas, l’ambiance était joyeuse mardi en fin
de matinée : après de longues semaines de travail, les élèves de 3e
prépa-professionnelle viennent de mettre un point final à leur nouvelle.
Un travail d’écriture de longue haleine pour lequel ils ont été guidés par
l’auteure de littérature jeunesse Lenia Major.
Autour de l’écrivain, les idées fusent. Chaque élève apporte une idée sur le
déroulement de l’histoire, propose une phrase ou un mot. L’écriture est
collaborative et avance dans une atmosphère à la fois détendue et studieuse. Lenia
Major demande des synonymes, cherche à ce que les élèves développent leur
vocabulaire, prête attention à la cohérence, corrige une erreur de syntaxe ou
d’orthographe, améliore la ponctuation. Le texte, écrit sur l’ordinateur, est
projeté sur un grand écran pour que tout le monde puisse suivre.
Un projet interdisciplinaire
Après cinq séances de trois heures chacune débutées en mars, la nouvelle de
science-fiction est achevée. Et au fil des semaines, tant Lenia Major que la
professeure de français Magali Boulesteix ont vu les élèves évoluer. « Au
début, ils manquaient de confiance en eux, ce n’était plus le cas en fin de
parcours. C’est une classe peu habituée à la lecture, encore moins à
l’écriture. Pour eux, les écrivains font partie du patrimoine. Voir Lenia en
vrai, aussi dynamique et accessible, désacralise l’écriture », a commenté
Magali Boulesteix.
Avant de prendre le stylo pour faire naître leur histoire, les élèves
avaient planché, depuis janvier, sur différentes thématiques. Car le projet est
interdisciplinaire. En amont du travail d’écriture, ils avaient commencé, en
cours de français, par étudier le genre de la science-fiction — inscrit au
programme —, avant d’écrire une ébauche d’un petit scénario, dont les idées ont
finalement été fusionnées. Ils avaient également étudié le livre de l’auteure
Les Cranards de Mars , dans lequel il est question de génétique, de robotique
et, bien sûr, de la planète Mars. Des thèmes qui ont été travaillés en sciences
avec Jacqueline Amann, en biologie avec Céline Lambin et en technologie avec
Christophe Deneuchatel.
«C’est une classe peu
habituée à la lecture, encore moins à l’écriture. Pour eux, les écrivains font
partie du patrimoine. Voir Lenia en vrai, aussi dynamique et accessible,
désacralise l’écriture. Les élèves ont pris confiance en eux. »
Magali Boulesteix,
professeure de français
En arts plastiques, avec Sylviane Zint, ils ont abordé le thème du
rétro-futurisme afin d’illustrer leur nouvelle et ils s’apprêtent à en imaginer
et réaliser la couverture. Enfin, avec la professeure-documentaliste
Marie-Hélène Taillé, ils ont mené un travail sur le roman et les ressources
documentaires. Les élèves en ont profité pour répondre à un petit questionnaire
sur leurs goûts en lecture, permettant ainsi à la documentaliste de commander
des ouvrages qui les intéressent. « Ce travail les incite d’ailleurs à
franchir plus fréquemment les portes du CDI », assure Magali Boulesteix,
ravie de l’investissement des élèves. « Ils n’avaient pas l’impression de
travailler alors qu’au fil de l’écriture de la nouvelle, ils ont par exemple
revu la conjugaison, l’orthographe, ont travaillé la réflexion. »
L’écriture de cette nouvelle est intégrée au « parcours artistique et
culturel des cycles de 3e : les élèves pourront choisir de la présenter à
l’oral, explique Magali Boulesteix. Ils devront alors expliquer et argumenter
leur choix, et décrire leur investissement dans le projet. »
Investissement qui a été sans faille, les jeunes ayant montré un réel
enthousiasme (lire l’encadré) à travailler avec l’auteure.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Lenia Major intervient au lycée
(*). «Elle était venue présenter son livre Caballero aux élèves de la 3e
prépa-professionnelle de l’an dernier. Et cela s’est tellement bien
passé, les élèves avaient tellement bien accroché que nous avons souhaité mener
un travail de plus grande envergure cette année », explique Magali
Boulesteix, précisant que le projet avait pu voir le jour grâce à un soutien de
l’Académie via le dispositif Gip-Acmisa qui vise notamment à favoriser l’accès
égal à la culture et à encourager l’innovation pédagogique et artistique au
sein des équipes éducatives.
Bientôt sur le site internet du lycée
Désormais à l’aise dans le travail collectif d’écriture, les élèves étaient
fiers à la fin de la séance de mardi. D’autant que leur nouvelle, pour laquelle
il restera encore à trouver le titre, devrait être diffusée au-delà de leur
classe : elle devrait être étudiée par d’autres élèves, notamment dans la
classe d’Isabelle Wilhelm, et sera disponible, en format numérique sur le site
internet du lycée — les écrivains en herbe auront droit quant à eux à une
version papier, remise lors d’une cérémonie organisée en présence de leurs
parents.
(*) Lenia major a
profité de son passage au lycée Stanislas pour intervenir dans une classe de 1res et de
CAP vente pour y présenter son livre.
Verbatim des
élèves
Andréa:
«C’était bien comme projet car on a pu inventer, faire nous-mêmes, créer une
histoire. »
Charline:
« C’était cool de partager nos idées. On est parti de quelques phrases, de
quelques idées et on est arrivé à écrire autant de choses. C’est
incroyable."
Kevin:
« On a appris que l’on pouvait faire quelque chose.»
Laurine:
« Je ne pensais pas qu’on serait capable de faire ça. »
Agathe
: « Je ne me pensais pas capable d’écrire, d’avoir autant d’idées et
d’imagination. »
Elsa:
« On a tous pu dire nos idées et on a appris à mettre de côté notre timidité. »
Ryan:
« On a appris à s’exprimer devant les autres.»
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